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Rencontre avec le professeur Frédéric Debaste

Je suis professeur à l’école polytechnique et à l’école interfacultaire de bio-ingénieur à l’ULB. J’enseigne tout qui est le génie des procédés. Cela consiste à passer d’une opération de transformation à petite échelle à grande échelle, notamment sur le traitement de l’eau sur lequel les bio-ingénieurs ont travaillé pour le Mødüll 2.0. Dans le projet, l’idée est d’analyser si la construction peut être autonome en eau en transformant l’eau de pluie en une eau potable. On se questionne alors sur la capacité de la structure à répondre à nos besoins dans un système comme celui-là.

POURQUOI AVEZ-VOUS DÉCIDÉ DE FAIRE PARTICIPER VOS ÉLÈVES À CE PROJET ?

Les étudiants de bio-ingénieur ont obligatoirement un projet en 3ème année. Le but est de les pousser à faire une démarche scientifique dans un cadre multidisciplinaire. Ce projet arrive à un stade où ils ont de très bonnes bases fondamentales et théoriques mais très peu de mise en pratique. Un des éléments qui m’a amené à proposer ce projet à un groupe est le suivi qu’ils allaient pouvoir faire tout au long de l’année. De plus, la dimension interdisciplinaire était très présente ce qui pouvait leur amener une expérience encore plus enrichissante. Mais le projet m’a intéressé de manière générale de par son approche novatrice du bâtiment et de la gestion des flux d’eau.

« Le projet permet une rencontre entre les bio-ingénieurs et d’autres étudiants qui force une interdisciplinarité plus large et très enrichissante »

L’aspect le plus fort dans ce projet est d’avoir rassemblé plusieurs disciplines autour d’un objectif, d’autant plus qu’il seront confrontés à cette interdisciplinarité dans leur futur métier. On a du mal en temps normal d’organiser ce genre de rencontre dans les cursus. Quand on a un acteur qui vient avec un projet autour duquel on peut venir se greffer, c’est réalisable et ça donne des chouettes résultats.

VOYEZ-VOUS UNE ÉVOLUTION DE VOS ÉLÈVES DANS LEURS COMPÉTENCES TECHNIQUES ET DANS LEURS PRISES DE DÉCISION ?

Oui indéniablement! A la base, les étudiants n’avaient qu’une connaissance globale de la matière. Le groupe avait cependant un bon sens pratique de départ, ils ont su s’approprier les choses concrètement. Les techniques qu’ils ont assimilées découlent de ce qu’ils ont étudié mais ces matières ne sont jamais mises en pratique habituellement. Pour les autres techniques, elles sont au cœur de la formation des bio-ingénieurs mais elles ne sont abordées qu’en master. C’est le cas de la filtration et de la potabilisation d’eau. Dans le cadre du projet, les étudiants ont proposé des techniques membranaires qu’on enseigne dans les formations mais qu’on ne rencontre pas beaucoup en pratique.

 

“Je vois surtout le projet comme un début. C’est une première collaboration avec le CDR et avec les architectes qui j’espère va durer plusieurs années”